إلى القراء الذي يتابعون أخبار مراكش على لسان بعض المسؤولين المحليين بلغة موليير ، لابد من توضيح بعض الامور و به الاعلام و السلام ….. غذا سينشر المقال بالعربية معذرة
Le grand bluff de Madame El Mansouri : Marrakech ne mérite pas cette illusion de modernité
Marrakech est une ville aux racines profondes et aux aspirations modernes. Elle mérite une gouvernance à la hauteur de ses défis. Or, dans une récente interview, Madame Fatima-Zahra El Mansouri, maire de la ville et ministre de l’Aménagement du territoire, a livré une série d’affirmations qui relèvent davantage de la fiction politique que d’un bilan réel.
15 milliards de dirhams ? Une fable budgétaire
Comment expliquer que la maire affirme avoir mobilisé 15 milliards de dirhams en deux ans pour moderniser Marrakech, alors que le programme royal “Marrakech, cité du renouveau permanent”, initié par Sa Majesté le Roi Mohammed VI en 2014, n’en mobilisait que 6,3 milliards, avec la contribution de plusieurs ministères et institutions nationales ?
Le programme royal n’est toujours pas achevé après 11 ans, notamment dans les volets confiés à la commune. Par ailleurs, le budget annuel de la ville — autour de 1,2 milliard de dirhams, dont une large partie va aux salaires, au nettoyage et à l’éclairage — ne laisse que quelques dizaines de millions pour l’investissement réel.
Alors d’où sort ce chiffre de 15 milliards ? Et surtout, comment prétendre avoir réalisé 67 % du programme en deux ans, quand le programme royal traîne depuis plus d’une décennie ?
Des réalisations fantômes
Madame le maire évoque des projets “achevés”. Mais dans les faits :
• Le Théâtre Royal : toujours inachevé, malgré un lancement dans les années 80. Les travaux actuels ne sont que des ajustements techniques.
• Ghabat Chabab : projet initié par une fondation royale, non la mairie.
• Esplanade Moulay Hassan : 1re tranche incomplète (kiosques et sanitaires manquants), 2e tranche inexistante.
• Cité des arts populaires : lancée sous la mandature PJD, et toujours en état de blocage.
Et les fameux 6 parkings et 3 parcs urbains ? Aucun n’est visible à ce jour.
Qui paie les routes ? Ce n’est pas la mairie
Concernant les travaux sur les axes structurants de la ville — comme l’avenue Hassan II, l’avenue Mohammed VI, la rocade, ou encore les grands boulevards en rénovation — le financement principal provient du ministère de l’Intérieur, via la Direction Générale des Collectivités Territoriales.
Il convient donc de rendre hommage à Monsieur le Ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, pour son soutien constant à Marrakech. Ce sont ses services qui assurent la continuité des investissements structurants — et non Madame le Maire, qui ne fait souvent qu’assister aux inaugurations.
Plateformes numériques : la récupération politique
Madame El Mansouri revendique les plateformes “Rokhas” et “Jamaati” comme des outils de modernisation de sa commune. Or, ces projets sont conçus, développés et déployés par le ministère de l’Intérieur, à l’échelle nationale. Les municipalités ne sont que des utilisatrices.
Marrakech mérite mieux
L’heure n’est plus aux effets d’annonce. Les Marrakchis veulent du concret, de la transparence, et surtout du respect pour leur intelligence collective. Il est temps de replacer les réalités budgétaires, institutionnelles et techniques au cœur du débat public.
Marrakech n’a pas besoin de campagnes de communication, elle a besoin de résultats concrets et d’un engagement sincère. Gouverner, ce n’est pas s’attribuer les mérites des autres, c’est rendre des comptes et assumer ses responsabilités.
En tant que Marrakchi, j’ai honte d’entendre ce que racontent mes concitoyens après chaque voyage à Rabat, Casablanca ou même Tanger. Tous disent la même chose : Marrakech est devenue l’une des pires villes du pays, pour ne pas dire la pire.
Et nous, Marrakchis, attendons avec patience – et douleur – le retour des années de gloire, lorsque notre ville inspirait le respect, la beauté et l’organisation.
Nous ne faisons pas de politique, nous faisons du terrain. Nous n’avons rien contre personne, et encore moins contre les personnes élues. Mais nous avons le droit de rappeler une vérité simple : si les élus travaillaient vraiment, ils n’auraient pas besoin de dépenser des millions en campagnes électorales. Les Marrakchis ne sont pas dupes. Il suffit de leur montrer du concret sur le terrain pour qu’ils aillent d’eux-mêmes voter pour celui ou celle qui le mérite. Les discours ne suffisent plus, seul le travail parle.